Marine Le Pen peut-elle devenir Présidente en 2017
- Par Site Officiel Des Journalistes
- Le 08/12/2015
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27% des français se disent prêts à voter pour le Front National
Après un score historique réalisé lors de la dernière élection présidentielle (17,90%) par la candidate Marine Le Pen, un sondage TNS Sofres réalisé pour France Info, Le Monde et Canal +, montre que l’image du parti s’est banalisée et qu’il faudra se méfier du Front Nationale lors des prochains scrutins…Décryptage du sondage.
Le premier point que met en avant le sondage est une banalisation des idées du Front National. Par le passé décriés par la classe politique, les “problèmes” pointés par le parti d’extrême droite sont aujourd’hui repris par la plupart des mouvements, que ce soit à gauche comme à droite.
Et l’opinion semble pour une grande majorité adhérer à certaines idées du Front. Ainsi, 72% des sondés pensent que l’on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles de la France, soit une augmentation de 9% par rapport à 2012.
Encore plus éloquent, 54% des français interrogés jugent que l’on accorde trop de droits à l’islam et aux musulmans en France. On retrouve le même pourcentage en ce qui concerne l’immigration considérée comme trop importante. Cependant, pour la préférence nationale pour l’emploi, 73% des français restent opposés à cette proposition.
27% des français se disent prêts à voter pour le Front National
Aujourd’hui 32% des sondés, affirment adhérer aux idées du FN. Pour retrouver un taux si important, il faut remonter dans les années 90. Le nombre de français totalement en désaccord avec les idées du parti de Marine Le Pen, a quant à lui fortement diminué depuis le début des année 2000, passant de 86% à 63% actuellement.
La perception du danger que représente le Front National pour la démocratie et la stabilité du pays est un autre exemple de la banalisation du parti. Ainsi, 47% des personnes interrogées pensent que le FN ne représente aucun danger, c’est le taux le plus fort depuis 30 ans.
En ce qui concerne la capacité à gouverner, 55% de l’opinion continue de penser que le parti n’est pas en capacité de gouverner contre 35%.
Radicalisation de la droite “modérée”
Si le sondage met en avant une amélioration de l’image du Front National pour l’ensemble de la population, le FN trouve surtout ses nouveaux “admirateurs” du côté de la droite et en particulier des sympathisants de l’UMP. L’élection provisoire à la tête de l’UMP de Jean-François Copé avec sa “droite décomplexée”, laissait déjà entrevoir les prémices d’une radicalisation des adhérents de l’UMP.
Le sondage montre que 51% des sympathisants UMP adhère au constat que le FN exprime sans pour autant approuver les solutions proposées. Plus flagrant, 54% pensent que le parti de Marine Le Pen représente une droite patriote aux valeurs traditionnelles et non un parti d’extrême droite et xénophobe.
Les dirigeants de l’opposition devront donc prendre en compte cette évolution pour les élections municipales de 2014. En effet, 38% des sympathisants se déclarent en faveur d’alliance au cas par cas et pour 13% d’entre-deux soit 6% de plus qu’en 2012, l’UMP doit désormais considérer le Front National comme un allié en passant ave lui des alliances globales pour les élections.
Communication bien rodée du FN
Si le Front National a su redorer son image auprès de l’opinion, c’est en partie lié à l’arrivée de Marine Le Pen à la présidence du parti. En effet, depuis que la fille de Jean-Marie Le Pen a hérité du parti, elle n’a cessé de moderniser l’image du FN en mettant en avant de nouvelles têtes d’affiches lors des élections.
Dans cette stratégie, la présidente du FN tente de camoufler au maximum ses partisans les plus extrémistes, en n’hésitant pas à condamner leurs propos. L’épine dans le pied de Marine Le Pen reste cependant son père, qui avec des déclarations souvent infâmes n’arrange pas les affaires de la présidente.
Cependant, à plusieurs reprises la présidente de FN n’a pas hésité à montrer son désaccord à son père, notamment sur les propos que celui-ci avait tenu sur les chambres à gaz, les qualifiants de “détail de l’histoire”.
Bien sur le fait que Marine soit une femme plutôt jeune pour la classe politique joue un rôle dans la perception de l’opinion. Même si les idées défendues par celle-ci restent les mêmes que son père.
Enfin, la bataille à laquelle se sont livrés les leaders de l’UMP pour la présidence du parti a du jouer un rôle dans l’augmentation du nombre d’adhésions au Front National. Ainsi, la député frontiste Marion Maréchal-Le Pen, expliquée en novembre dernier au Figaro que le FN pouvait “revendiquer chaque jour 600 adhésions, contre 150 avant l’élection contestée du président de l’UMP”.
La crise économique responsable de la radicalisation des peuples
Ce n’est pas nouveau, lorsqu’un pays est confronté à des difficultés et à un avenir incertain, le peuple se radicalise et cherche des solutions dans les extrêmes.
L’exemple le plus marquant reste bien entendu celui de l’Allemagne. Après la crise de 1929-1930, la crise économique frappe le pays qui aura jusqu’à 30% de chômeurs. La peur, le colère font que Hitler arriva au pouvoir…Et on connait la suite.
Aujourd’hui, avec la crise économique beaucoup de pays d’Europe se voient dans la même situation avec une montée des partis extrémistes (en Suisse le SVP est devenu le premier Parti. En Autriche le FPO fait régulièrement partie de la coalition).
A voir, si les prochaines élections confirmeront ou non cette tendance.
Et vous, pensez-vous que Marine Le Pen peut devenir présidente en 2017 ?
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